a • L’Antiquité
En Égypte ancienne
Les coiffures portées par les Égyptiens varient en fonction du statut social, du genre et de l’âge.
Pour des raisons d’hygiène et à cause des insectes, les hommes du peuple et les enfants jusqu’à la puberté portent souvent les cheveux rasés. Les travailleurs sont aussi représentés portant les cheveux courts, au carré avec une petite frange.
Les femmes et les hommes plus aisés prêtaient beaucoup d’attention à leur beauté, et les cheveux représentaient un atout essentiel de séduction. Les soins étaient raffinés : utilisation d’huiles essentielles, teinture des cheveux au

henné pour dissimuler les cheveux blancs, parfums, onguent pour nourrir la peau, etc. On a même retrouvé des traces de gel pour cheveux à base de graisses animales ou végétales. Les bas-reliefs représentent des hommes et des femmes aux coiffures très sophistiquées.
Hommes comme femmes portaient souvent la perruque ou des extensions faites en cheveux humains, fibres végétales, poils ou laine d’animaux ; lisses, finement tressées ou frisées au fer. Leurs usages premiers, protection contre le soleil, dissimulation de cheveux gris ou de calvitie, font vite place à beaucoup d’ornements. Les styles sont très élaborés, avec pendeloques parfumées, diadème, bandeau, inclusion de bijoux, de pierres précieuses, d’éléments décoratifs et symboliques comme les fleurs de lotus ou les scarabées.
Les coiffures grecques et romaines

À l époque grecque, on se soucie beaucoup d’élégance et de beauté. Les dieux de l’Olympe arborent, dans les représentations, des chevelures magnifiques, souvent blondes et parfumées, aux coiffures d’un raffinement rare. Les femmes de la haute société s’en inspirent et portent des coiffures très recherchées. Les cheveux sont bouclés, relevés, attachés en chignon ou laissés libre sur les épaules, parfois décolorés. La chevelure est agrémentée d’épingles, d’un voile, d’un diadème, de rubans, de résilles, de fleurs. Plus tardivement, apparaissent les chignons nattés.
Côté masculin, c’est surtout le corps qui est un atout de séduction et les coiffures sont plus sobres. Au début, les cheveux sont souvent portés longs, attachés pour la pratique sportive ou guerrière, et la barbe bien effilée. Puis les coupes raccourcissent avec des boucles subtilement arrangées. Les barbes en collier ou en pointe font l’objet de soins attentifs. Les esclaves ont quant à eux le crâne rasé ou les cheveux taillés ras.
Fortement influencées par la mode grecque, les riches romaines engagent de jeunes esclaves pour leurs soins de peau et de cheveux, et disposent d’un outillage complet (fer à friser, peignes, teintures, parfums, onguent, etc.). Les modes se succèdent jusqu’à l’extravagance : coiffures hautes en forme de tour, crêpons, perruques blondes, rousses, bleues, décolorations, infinités de tresses, etc.
Pour les femmes du peuple, les cheveux sont plus naturels, coiffés en arrière avec une raie médiane, réunis en chignon au niveau de la nuque ou en tresses.
L’influence chrétienne mettra un terme à la débauche d’excentricité et de raffinement frivole.
Pour les hommes, la barbe et la moustache, synonymes de laisser-aller, disparaissent ou sont réservés aux philosophes. Les cheveux sont portés courts au contraire de ce qui se fait chez les Barbares et les Gaulois, moustachus et chevelus. La calvitie, honteuse, est dissimulée sous une perruque. Vers la fin de l’Empire, on assiste à un retour en force de la barbe et de cheveux longs.
b . Le Moyen Âge (Ve-XVe siècles)
Les Francs ont pour habitude de se raser la nuque et d’attacher leurs cheveux sur le sommet du crâne.
À cette époque, les beaux et longs cheveux symbolisent la puissance et la richesse, c’est pourquoi les rois portent les cheveux jusqu’aux épaules.
Au VIIIe siècle, la moustache fait sa réapparition avec Charlemagne qui, contrairement à la légende, ne porte pas la barbe car il préfère les moustaches qui peuvent tomber jusqu’à la poitrine.
Pour les campagnes militaires, les coiffures ne doivent pas gêner le port des casques et on voit apparaître la fameuse « coupe à l’écuelle » que portait Jeanne d’Arc.
Cheveux et barbes sont graissés avec du beurre de rance ou des huiles animales comme le suint.
Les femmes tressent leurs cheveux en deux parties autour d’une raie centrale.

Les nattes, ornées de cordelettes ou de ruban, tombent parfois jusqu’au genoux.
Le blond est un critère de beauté et les décolorations refont leur apparition.
Blond vénitien
Au Moyen Age, on se décolorait les cheveux avec de l’urine humaine ou animale. Après quelques jours de repos, l’urine dégage de l’ammoniac capable de décolorer les cheveux. Cette recette peu engageante vient d’Italie et plus particulièrement de la région de Venise, d’où l’appellation de « blond vénitien ».
L’Église, très puissante à l’époque, considère la chevelure féminine comme indécemment érotique. Les usages imposent donc aux femmes mariées de couvrir leur chevelure avec un voile savamment disposé, agrémenté d’un couvre-chef, d’un turban, d’une coiffe, d’une couronne ou de résilles selon les époques.
À la fin du Moyen Âge, les coiffures des hommes comme celles des femmes se sophistiquent : barbes mieux taillées, coupes plus raffinées, couvre-chefs de plus en plus élaborés.
c • L’époque moderne (XVIe-XVIIIe siècles)
Les modes italiennes et espagnoles vont profondément influencer les coiffures de la Renaissance, avec un regain pour l’Antiquité gréco-latine et un certain retour à la simplicité. Chez les hommes, les cheveux sont d’abord portés à la hauteur du cou, puis plus courts, avec une barbe souvent pointue.

Les femmes de la haute société portent des coiffures savantes, nattées, bouffantes. Les cheveux blond vénitien ou roux, obtenus avec des mixtures complexes, ont la cote. Le front est très découvert, voire épilé. On orne la chevelure d’accessoires comme des rubans, collier de perles, dorure et pierres précieuses. On la gonfle avec des arcelets, elle est poudrée et parfumée. Pièces de faux cheveux ou faux chignons font leur apparition.
Ces parures baroques gagnent, dans une certaine mesure, toutes les couches de la société.
Pour la noblesse et la bourgeoisie de l’époque moderne, perruques et faux cheveux se sont imposés à la cour comme en ville.
Parfois d’une extravagance extrême, les perruques sont faites le plus souvent de cheveux naturels prélevés sur les morts ou vendus par des personnes de petite vie, mais on en trouve aussi en lin, laine, fil de fer, pour les moins argentés. On les parfume, on les blanchit à la farine d’amidon ou à la poudre de chypre, ce qui avait tendance à attirer les nuisibles.
Du côté des hommes
Très vite, les hommes abandonnent les cheveux courts pour des cheveux mi-longs à longs, relevés en forme de toupet. Puis le port de la perruque se généralise, de plus en plus volumineuse, aux formes variées souvent bouclées, bien pratique pour dissimuler la calvitie comme celle du Roi Soleil au XVIIe. Les perruques se déclinent en fonction des métiers. La barbe prend, elle aussi, des arrangements divers et parfois assez originaux.
Au XVIIIe, après une période de déclin, la perruque fait sa réapparition jusqu’à la Révolution avec des modèles plus légers déclinés en de nombreuses variantes terminées à l’arrière en catogan. Barbes et moustaches tendent à disparaître. Sous Louis XV apparaît la perruque à marteau, sous Louis XVI la perruque en boucles à rouleaux.
Du côté des femmes
Les femmes n’échappent pas à la mode des perruques et les coiffeurs pour dames, qui réalisent de somptueuses et parfois bien encombrantes perruques, sont très recherchés pour leur talent artistique. Les perruques sont richement parfumées, ornées de rubans et de pierres précieuses. On considère la blondeur comme la teinte idéale.
Vermine
Bien souvent, à l’époque de Louis XIV, il fallait se raser le crâne pour supporter la masse étouffante de la perruque, d’autant plus que ce gros bonnet de filasse était le nid idéal pour les poux et les puces.
– Panorama des différentes coiffures féminines au XVIIème siècle
. Jusqu’en 1620
Maris de Médicis / Louis XIII – La coiffure est en pyramide haute, les cheveux crêpés et frisés sur un moule.
. 1640
Anne d’Autriche / Louis XIII / Louis XIV – Les cheveux sont coiffés en deux chignons ronds et gonflés » les bouffons » disposés sur les côtés, avec une petite frange » la garcette » et des anglaises.
. 1660
La martin ( coiffeuse ) crée l’huluberlu / Louis XIV – Des mèches courtes et bouclées sur l’avant encadrent le visage et d’autres, longues et torsadés, agrémentent l’arrière.
. 1680
La duchesse de Fontanges / Louis XIV – Cette coiffure appelée » Fontanges » simple au début, a connu de nombreuses variantes et des formes multiples jusqu’à la démesure. Excentrique et très inconfortable, elle inclut une armature en fils métalliques pour assembler les boucles et toute une panoplie d’accessoires ( bonnet de gaze, pierreries, perles, épingles précieuses, dentelles, rubans, etc…).
Coiffure caractéristique de l’époque de Louis XIV
Après une période plus mesuré avec des coiffures davantage plates et bouclées, réapparaissent sous l’impulsion de coiffeurs célèbres comme Léonard, coiffeur de Marie-Antoinette, des modèles extraordinairement hauts et sophistiqués appelés » Pouf « . Souvent blonde cendré, difficile à porter, longue à réaliser, la coiffure est ornée d’ accessoires thématiques en fonction de l’actualité politique, artistique ou de l’humeur du moment : fleurs naturelles, miniature de bateau, plumes, etc.
La mode nouvelle du chapeau fait son apparition.
Sous Louis XV, et Louis XVI, les coiffeurs pour dames, habiles et inventifs, se multiplient et certains deviennent célèbres, font fortune et participent à la vie mondaine. La mode du coiffeur pour homme se répand.
d . L’époque contemporaine
La révolution
A partir de la Révolution, on assiste à un grand retour du naturel.
Pour les hommes, la perruque disparaît peu à peu et les cheveux courts reviennent en force alors que la mode de favoris fait son apparition. Les coiffures féminines deviennent plus sages et souvent dissimulées sous un bonnet à la citoyenne.
Après un bref retour de la perruque, la coupe à la Titus mérite qu’on s’y attarde à cause de sa grande modernité. Pour les hommes et les femmes, les cheveux sont portés courts, de la même longueur devant comme derrière. Pour le femmes, cette coupe plutôt masculine et symbolisant l’indépendance va faire l’objet de beaucoup de controverses et disparaître rapidement.
L’Empire
Durant l’Empire et jusqu’au début du XXème siècle, les coiffures des femmes retrouvent de la longueur et une vague de sophistication : faux cheveux, fausses nattes, turban, épingles d’or ou d’argent, peigne de corail, chignons compliqués… Le courant romantique influence les coiffures qui s’ornent de fleurs fraîches ou artificielles et d’anglaises.
La vogue des coques, au nombre de trois ou quatre, va donner de l’ampleur et de la hauteur aux coiffures qui reprennent de la fantaisie parfois jusqu’à l’excès.
La Belle Époque
Aux alentours des années 1900, les coiffures féminines deviennent très bouffantes en chignon relevé très haut, alors que celles des hommes sont très sobres et courtes, laissant la vedette à la fantaisie d’une belle moustache, à des favoris ou à une barbe bien taillée.
Les Années Folles
Après la guerre de 1914-1918, Les Années folles vont ouvrir une ère de changements radicaux et d’émancipation de la femme. Dans un contexte de changements socioéconomiques et de progrès technologiques, les femmes, qui souvent travaillent, aspirent à de la simplicité et de l’indépendance. La coupe à la garçonne, très dégagée au niveau de la nuque et des côtés, va faire son apparition.
Influencée par les États-Unis et la mode charleston, des variantes plus modérées vont largement s’imposer : carré court lisse avec une frange au-dessus des sourcils à la Louise Brooks, ou carré blond clair sans frange, souple et cranté au fer Marcel à la Marlène Dietrich.
Les hommes portent le plus souvent des coupes classiques, courtes, gominées, avec une grande raie centrale ou de côté. Les côtés et la nuque sont coupés très court alors que le dessus est plus long et parfois vagué au fer Marcel.
A partir des années trente, les coiffures retrouvent plus de féminités et s’allongent à la mode hollywoodienne. On se coiffe » à la plage « , avec un rouleau bien formé sur la nuque, souvent maintenu par une résille. Les boucles et les crans sont bien marqués pour un résultat très glamour.
La guerre de 1939-1945
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les femmes se coiffent très glamour, cheveux bouclés relevés en rouleaux, la nuque est laissée libre et bouclée.
Les années cinquante
Après la guerre, la coiffure masculine va vivre une véritable révolution en empruntant la technologie traditionnellement réservée aux femmes : séchage, permanente, coloration, décoloration. Les cheveux sont gominés, rejetés en arrière, parfois formant une » banane « , parfois avec un accroche-cœur sur le front. La coupe en brosse est aussi classique.
Côté féminin, les coiffures dissymétriques, ondulées, tous les cheveux rejetés d’un seul côté, ont la cote. Les cheveux peuvent aussi être relevés en coque ou roulés et maintenus par un bandeau à l’image des pin-up. Très glamour et chic, le chignon banane et le blond platine sont aussi très emblématiques de cette époque.
Les jeunes femmes portent les cheveux longs avec une frange à la Juliette Greco. Ils sont aussi attachés en « queue-de-cheval « .
Les années soixante
Les années soixante voient le grand retour des chignons » choucroute » crêpés et laqués, lancés par Brigitte Bardot. La coiffure Chou, la création de coupes modernes, courtes à la garçonne et gominées ou mi-longues sont aussi en vogue.
Les Beatles ouvrent la voie des cheveux longs pour les hommes.
Les années soixante-dix
La vague hippie amorce un changement radical : les coiffures deviennent unisexes, plus naturelles et libres, faciles à coiffer. Les hommes portent les cheveux longs, barbes et moustaches font leur grand retour.
Les femmes, influencées par Françoise Hardy ou Jane Birkin, portent les cheveux libres, souvent longs et ultra-raides avec une frange.
Les cheveux longs et dégradés sont aussi brushés pointes vers l’extérieur comme Farah Fawcett.
Pour les hommes comme pour les femmes, on voit apparaître des coiffures type » afro » crêpées à l’extrême.
La fin du millénaire
La tendance des coiffures des années quatre-vingt est à un maximum de volume avec des permanences plus douces comme la mini-vague. Pour un look total rock comme Madonna, crêpage et bandana sont de mise. Coupe au bol, à la brosse sont aussi très tendance ainsi que les queues-de-cheval très haut placées et les demi-queues effet » palmier « .
La coupe » mulet » ( à prononcer à l’américaine ) est portée par de nombreux chanteurs de rock : les cheveux sont plutôt courts et épais dessus avec une nuque plus longue.
A partir de 1990, les coupes dégradées effilées, courtes ou longues, les mèches colorées envahissent toutes les têtes.
Depuis les années 2000, les modes se succèdent : carré plongeant, coiffé décoiffé sur l’arrière, half hawk, mèches, attaches bohème, tresses, tie and die ( pointes éclaircies ), wavy, ombré hair, pour des coiffures s’inspirant des modes passées mais toujours plus créatives.